Le 31 mars Hugo Meunier, journaliste à Urbania, écrivait un article sur le fait qu’il était encore possible de louer des chalets au Québec, alors que les rassemblements venaient d’être interdits par François Legault. Nous sommes maintenant le 25 mai, pratiquement deux mois après la publication de cet article et certaines personnes ne respectent toujours pas les directives du gouvernement.
Ces propriétaires qui ne suivent pas les consignes
Si les rassemblements de plus de dix personnes sont autorisés en extérieur, ils ne le sont toujours pas à l’intérieur. Encore moins si la distanciation sociale et les mesures d’hygiène ne sont pas respectées. Sauf que depuis plus d’une semaine, le building de lofts à côté de chez nous accueille plus de personnes qu’il n’est supposé le faire en période de pandémie. Plusieurs soirs par semaine, l’Avenue du Parc est bondée de voitures. Des gens en sortent en tenue de soirée, avec de l’alcool dans les mains. Les clubs étant fermés, ils trouvent d’autres moyens pour se rassembler et faire la fête.
En faisant des recherches sur Google, on constate qu’il est encore possible de louer des chambres pour plusieurs personnes. Ces lofts/appartements, situés dans le Mile End, sont une aubaine pour les gens voulant se rassembler en intérieur. Ils ont des terrasses avec des bains à remous et visiblement le propriétaire n’est pas très à cheval sur les règles.
Dans la nuit du samedi 23 mai au dimanche 24 mai, une énième soirée s’est tenue aux Lofts Parc Avenue. Des groupes de filles et de gars sortent de voitures Uber et s’empressent d’entrer dans le building. Ils crient, rigolent et sont ravis d’être là, même s’ils s’apprêtent à transgresser des règles de sécurité émises par le gouvernement. La pandémie de COVID-19 semble très loin dans leurs esprits. Eux ce qu’ils veulent, c’est s’amuser.
S’essayer avec le service de sécurité du building
Cependant, les habitants du Mile End ne sont pas de cet avis. Non seulement ils risquent de propager le virus, mais en plus de ça ils font du tapage nocturne jusqu’à l’aube. On les entend discuter et écouter de la musique sur les terrasses arrières. Une fois les réjouissances terminées ils sortent saouls dans la rue, en attendant de rentrer chez eux.
Il faut alors contacter le service de sécurité du building pour demander si quelqu’un de ce service est au courant que, depuis plus d’une semaine, on y fonctionne dans l’illégalité. Sauf qu’il existe deux complexes de lofts, appartenant au même propriétaire. Les appels sont alors pris en charge par une centrale. Personne ne sait forcément ce qui se passe dans les buildings. Après trois coups de téléphone, les plaintes ne sont toujours pas prises au sérieux. Le gardien de sécurité en faction demande des preuves convaincantes, notamment des vidéos qui prouvent que les clients des lofts font du bruit sur les terrasses arrière ou bien des photos qui démontrent que plusieurs personnes entrent dans le bâtiment. Le seul problème, c’est que celui-ci semble plus dérangé par le fait que les clients fassent du bruit que par le non-respect des consignes dictées par le gouvernement.
Une soirée plus mouvementée que les autres
Mais il semblerait que samedi soir fut leur dernière soirée dans ces lofts avant un long moment. Autour de 3h30 du matin, les lumières bleue et rouge des gyrophares de voitures de police illuminent le quartier du Mile End. Sur l’Avenue du Parc on ne dénombre non pas une, mais SIX voitures de police. En contactant la sécurité plus tôt dans la soirée, un tel revirement de situation n’était pourtant pas envisagé.
Du côté de la rue, tout est calme. Du côté des terrasses, par contre, c’est une autre histoire. Depuis les terrasses arrières, on les entend s’affoler et commencer à courir pour échapper aux contrôles de police. Les personnes n’ayant pas officiellement réservées de chambre et étant donc là illégalement, s’enfuient par la sortie de secours à l’arrière du bâtiment. On les entend dévaler les escaliers. Dans leur course effrénée ils jettent leurs détritus en chemin, les bouteilles s’éclatent fermement au sol.
Trente minutes plus tard, du côté de l’Avenue du Parc, des policiers sortent du building suivis de plusieurs personnes. Ils s’éparpillent d’un coin à l’autre de la rue, comme si l’on venait de frapper dans une fourmilière. De tout le groupe qui était venu faire la fête, seuls trois garçons sont retenus et reçoivent une amende. L’un d’eux plaisante avec le policier, « les tickets ont augmenté depuis la COVID, c’est cave! » Ils finissent par se saluer et tout le monde retourne dans sa voiture. Peut-être que les trois fêtards ne devraient pas reprendre le volant après la soirée qu’ils viennent de passer. La rue est redevenue déserte. Bientôt, le matin se lève et le piaillement des oiseaux remplace les cris d’ivresse.
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