Agence de Presse21

Travailler à la fonction publique et en CHSLD


Comédienne, serveuse, enseignant. Les aides de services dans les hôpitaux et CHSLD viennent de milieux complètement différents, ayant tous l’objectif d’aider le personnel soignant. Comme fonctionnaire, Sébastien Rodrigue-Privé se joint à la cause.

Sébastien Rodrigue-Privé est fonctionnaire au Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, à la Direction du soutien au réseau éducatif anglophone. Depuis quelques mois, il travaille également comme aide de service à temps partiel dans un CHSLD. Il s’ajoute à plus de 40 volontaires qui ont répondu à l’appel du Ministère pour aller travailler en milieu de santé pendant la crise.

« J’ai donné mon nom parce que j’avais le temps et sincèrement je pense qu’il faut le faire. On n’a pas le choix de le faire, » constate-t-il.

Sébastien voulait contribuer pendant cette crise historique, surtout puisqu’il juge que la situation en CHSLD présentement est honteuse. Le fonctionnaire ne voulait pas vivre son confinement tout seul, devant son écran et ses courriels ministériels. Quoiqu’il travaille toujours pour le ministère, c’est maintenant seulement à temps partiel. Pour le reste, il se déplace au CHSLD J. Henri Charbonneau à Montréal, sur un étage qui connaît présentement sa deuxième éclosion de la COVID-19.

Travailler sur un étage chaud ne lui fait pas peur : « Ça ne me cause aucun stress, ça m’amène énormément de bonheur d’aller travailler là, » dit-il. « Ça me fait énormément de bien. » Pour Sébastien Rodrigue-Privé, vaut mieux participer à cette crise qu’être assis sur les lignes de côté.

Photos par Sébastien Rodrigue-Privé

Tâches faciles, tâches utiles

Le travailleur de l’État a eu quatre heures de formation avant d’entrer en fonction comme aide de service. Sa première journée, le personnel soignant ne savait pas quoi faire de lui. « C’était la première fois dans ce CHSLD là, sur cet étage-là, qu’il y avait un aide de service, » explique-t-il. Avec le temps, il a trouvé sa place.

« Mon rôle c’est d’enlever du travail aux préposés aux bénéficiaires ou à l’infirmier-chef, » remarque Sébastien. « Par exemple, d’habitude, c’est l’infirmier-chef qui va chercher les bouteilles d’oxygène. Il ne le fait plus — maintenant, c’est moi. »

Ce n’est pas tout. Il ne semble pas avoir de limites aux tâches que complète le fonctionnaire. Il nettoie l’espace de travail. Il fait l’inventaire de serviettes, de jaquettes, de couvertes. Il parle aux bénéficiaires. Il prépare leurs collations. Il accueille les proches aidants. Il accompagne les préposés aux bénéficiaires. Tout ça pour offrir un appui nécessaire au personnel soignant.

« Autant c’est vraiment simple, autant c’est super utile. Parfois il y a des tâches super complexes qui ne servent à rien, et parfois il y a des tâches vraiment niaiseuses — ce que je fais en ce moment en CHSLD, tout le monde peut le faire — mais c’est super utile, » souligne Sébastien.

Depuis le début de la crise, le personnel soignant dans le réseau de la santé est débordé. Malgré le fait que cette pandémie impose des procédures préventives nécessaires, celles-ci prennent désormais beaucoup de temps. Du temps qui, avant la crise, était consacré aux soins des patients.

Le rôle des aides de service, selon Sébastien, est donc de libérer les travailleurs de la santé pour qu’ils puissent passer le plus de temps possible à soigner les gens qui dépendent d’eux.

« Moi, je ne soigne personne. Je viens en soutien au personnel soignant, » dit-il.

Sébastien Rodrigue-Privé ne soigne peut-être personne. Ce fonctionnaire du ministère de l’Éducation accomplit toutefois l’objectif d’un aide de service : permettre aux travailleurs de la santé de soigner les gens, le plus possible.

Une production journalistique réalisée par :

  • Anne-Marie Trickey

    Finissante au D.E.S.S. en journalisme de l’Université de Montréal et bachelière en science politique de l’Université McGill. Originaire de l’Ontario, je m’intéresse aux sujets qui entourent la politique, la société et la philosophie. Dans la vie comme en journalisme, je crois surtout à la grande importance de toujours me demander « pourquoi ».


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