Agence de Presse21

Briser l’isolement, peu importe la crise.

Briser l’isolement est la mission première du Centre de femmes afghanes de Montréal. En temps de pandémie, cette mission prend tout son sens. Plusieurs de ces femmes ont peur et se retrouvent même plus isolées qu’avant. Heureusement pour elles, le Centre ne les laissera pas tomber.


Makai Aref, la présidente et fondatrice du Centre de femmes afghanes de Montréal, est en contact avec toutes les femmes du Centre depuis le début de la crise. Puisque plusieurs d’entre elles n’ont pas accès à l’Internet, la majorité des contacts se font par téléphone, une fois par semaine.

« C’est très important que je parle à tout le monde. Mais je ne suis qu’une personne ! » dit-elle en riant. Mme Aref considère que c’est sa responsabilité d’expliquer aux femmes ce qui se passe et de prendre de leurs nouvelles. Ce sont surtout les femmes plus âgées qui ont besoin de soutien et de contact.

En plus de les appeler, la présidente du Centre et son équipe ont organisé une session d’information à distance sur la Covid-19, pour celles ayant un accès Internet. L’organisme s’assure également de partager toute information importante sur son site web et sa page Facebook, dans plusieurs langues.

Ce n’est pas tout : Le Centre de femmes afghanes travaille fort pour lancer un nouveau projet qui aidera davantage ses membres pendant la crise.

« Nous voulons trouver une cuisine professionnelle pour engager deux des femmes du Centre. Nous voulons ensuite livrer la nourriture gratuitement aux femmes vulnérables, qui en ont vraiment besoin, » constate Mme Aref.

Ce projet devra surmonter quelques obstacles avant qu’il ne puisse voir le jour. Le Centre doit faire des demandes de subventions pour payer les cuisinières et le local. La présidente fait part qu’en raison de la crise, il y a un manque de bénévoles pour aider à trouver et rédiger ces demandes. Il faut également qu’elle recrute des bénévoles pour faire les livraisons, une fois l’argent trouvé.

Ces difficultés n’empêcheront pas la réalisation du projet pour Mme Aref. Elle sait que le Centre est essentiel pour ses membres, surtout pour avoir de l’information dans leurs langues maternelles et pour briser l’isolement.

Un point de repère 

Le Centre de femmes afghanes de Montréal a commencé dans un salon en 2002. Makai Aref accueillait les premières femmes chez elle, une fois par mois. « Ces femmes acceptaient parce qu’elles étaient déprimées de toujours rester à la maison. »

En temps normal, le Centre offre des services très variés, comme des cours de langue, de cuisine et d’ordinateur. Il offre plusieurs sessions d’information pour les immigrantes, qui portent entre autres sur le fonctionnement du système de santé canadien. Pour plusieurs, cette communauté est centrale à leurs vies.

« Elles sont tellement heureuses du Centre parce qu’elles apprennent. Non seulement la langue, mais aussi plusieurs sujets, » exclame Mme Aref. « Le Centre permet un changement de la vie quotidienne. Elles peuvent rencontrer des amies et créer des liens. »

Le Centre de femmes afghanes de Montréal est un point de repère non seulement pour plusieurs femmes, mais également pour leurs familles. En ce temps de crise et d’incertitude, ces immigrantes dépendent plus que jamais du soutien offert par l’organisme.

L’organisme n’a d’autres choix que de s’adapter à la réalité de la pandémie, malgré les difficultés qui s’imposent. Makai Aref et son équipe continuent donc à briser l’isolement pour ces femmes et à leur offrir une meilleure qualité de vie — peu importe la crise.

 

Une production journalistique réalisée par :

  • Anne-Marie Trickey

    Finissante au D.E.S.S. en journalisme de l’Université de Montréal et bachelière en science politique de l’Université McGill. Originaire de l’Ontario, je m’intéresse aux sujets qui entourent la politique, la société et la philosophie. Dans la vie comme en journalisme, je crois surtout à la grande importance de toujours me demander « pourquoi ».


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